Bientôt tous les véhicules seront équipés d’ADAS, ces fameuses aides à la conduite. Une obligation européenne non sans conséquence pour les carrossiers.
C’est certain : à l’avenir, il y aura moins d’accidents de la route. La raison ? À partir de mai 2022, tout véhicule neuf — pour les modèles existants, à partir de 2024 — devra être doté de huit ADAS * rendus obligatoires par la Commission européenne tels l’alerte anti-somnolence, le régulateur intelligent de vitesse, un système de surveillance de marche arrière, un enregistreur de données en cas d’accident.
22 % de réparations en moins d’ici 2030
En Europe, la mesure devrait, d’ici 2038, sauver plus de 25 000 vies et éviter 140 000 blessés. Si l’on ne peut évidemment que se réjouir de voir diminuer le nombre de victimes, cela signifie également moins de tôles froissées et de réparations à effectuer. La proportion de gros chocs passera à 1 sur 5 en 2025 contre 1 sur 3 il y a 10 ans. Le cabinet spécialisé ICDP prévoit une baisse de 22% des réparations carrosserie d’ici 2030. On l’aura compris, ces nouvelles directives, sans conteste bénéfiques pour les conducteurs vont changer le visage du métier de carrossier.
Les professionnels s’organisent
Se former
Les professionnels vont devoir s’adapter. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont commencé à faire. D’abord, ils se sont équipés. Un investissement qui représente tout de même 15 000 €. Ensuite, ils se sont évidemment formés. Qui dit ADAS, dit nouvelles technologies, nouvelles méthodes de réparations et donc besoin de nouvelles compétences. Le métier évolue à la vitesse grand V. « Jusqu’ici, si on se formait tous les cinq ans c’était déjà le bout du monde » explique Lionel Godec, carrossier à l’espace du Lac depuis 30 ans, à La Ferté-Bernard (72), « désormais, on doit se former deux fois par an environ ». Marie Maitrejean de la carrosserie Coculo près de Chartes (28) d’ajouter « cela se fait au niveau de la formation professionnelle, car les apprentis à la sortie de l’école n’ont pas du tout le bagage nécessaire. On en a d’ailleurs parlé au CFA, mais ils nous ont répondu qu’ils n’avaient pas prévu pour le moment d’intégrer ce type d’apprentissage. Je trouve cela bien dommage ».
Se diversifier
Certes, à l’avenir, le prix des réparations sera plus conséquent. TCG Conseil table sur une augmentation de 6 % des coûts de réparation d’ici 2025. Mais cela ne veut pas toujours dire que le carrossier la retrouvera dans sa caisse. Tout dépendra évidemment des apporteurs d’affaires (assurances, flottes, loueurs…) . En attendant, les ateliers ont choisi de proposer d’autres services à leurs clients, histoire de combler un éventuel manque à gagner, résultant d’une baisse de la sinistralité. « Nous faisons de la réparation de camping-cars qui ne sont pas soumis à ces obligations d’ADAS » explique Laurent Audry, de la carrosserie des Pins à Changé (72), « on propose également du débosselage sans peinture ».
Le zéro accident, ce n’est pas pour demain
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